| Accueil |

21/01/2013

Le don de produits alimentaires est-il envisageable en restauration collective ?

Photo©Restauration21Pain,  repas invendus,
tous les jours, en fin de service, la restauration collective jette des plats
non consommés à la poubelle. Difficile de dire combien cela représente en volume.
Une certitude : ces repas, préparés et financés, devraient nourrir des gens.

Le
don de nourriture par la restauration collective aux organisations caritatives
est-il possible en France ?  En l'état
actuel, les entreprises de restauration ne sont pas prêtes à franchir le pas.  Non pas par égoïsme mais par peur légitime du
risque. En cas de "problème" sanitaire, le donneur serait désigné
comme le responsable.

 

Les organisations caritatives sont-elles en mesure de
gérer la liaison froide ? Ont -elles les moyens de distribuer à temps les plats
et de respecter les DLC ? 

Quelques
pistes de réflexion avec Joël Duc, Responsable service hygiène et sécurité des
aliments à la Fédération
Française des Banques Alimentaires

 

 Qui sont les principaux donneurs ?  


JD – Les banques alimentaires bénéficient de dons issus de
la récolte quotidienne en GMS ( environ 800 magasins, 29 400 tonnes en 2012 soit
+14 % par rapport en 2011) ou d’industriels ou producteurs (17 800 tonnes en 2012
soit -5 % par rapport à 2011). Ces dons font l’objet de convention précisant
l’ensemble des conditions d’hygiène, de traçabilité ou d’organisation ainsi que
le transfert de responsabilité des produits. Par contre les dons issus de la restauration collective sont, dans
notre réseau, quasi inexistants. Seuls quelques initiatives locales
existent. Ainsi la Banque Alimentaires des Deux Sèvres reçoit de la part de
l’hôpital de Parthenay des produits réfrigérés (9 tonnes en 2012), non consommés,
conditionnés en barquettes filmées, étiquetées et tracées. La durée de vie de
ces produits varie de 24 à 48 heures selon le jour d’enlèvement. La Banque
avait pu, lors de ses échanges avec l’hôpital, montrer ses capacités à assurer
la chaine du froid et  à permettre une
distribution vers ses partenaires et vers les bénéficiaires avant la DLC du
produit.

 

Pensez-vous
envisageable le don de repas par la restauration collective et à quelles
conditions ?



 JD – Je déplore la  méconnaissance par les professionnels de la
restauration collective de notre réseau et de ses possibilités en terme d’aide
aux plus démunis. La possibilité de distribuer, dans des conditions d’hygiène
et de traçabilité, à un réseau dense et varié ( forte réactivité et
organisation des BA, associations de proximité, associations assurant de la
restauration…) doit permettre l’évolution de ce type de dons et ainsi
contribuer à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Le cadre règlementaire
de la restauration collective est, à juste titre, très strict et les dons ne
peuvent s’inscrire que dans cadre à savoir des denrées réfrigérées et
préemballées qui sont le reliquat de repas non distribués aux convives. D’autres
cas de figures de plats non servis pouvant être réutilisés réglementairement
pourraient être étudiés mais nécessiteraient des moyens liés au conditionnement
(mise sous vide, surgélation…).

 

 Que pensez-vous de la Loi du bon Samaritain
mise en place en Italie par exemple ?

 

JD – Concernant la loi de type "bon Samaritain ", nous sommes
dans l’attente de connaître plus en détail l’application concrète pouvant
exister par exemple en Italie. La réflexion nécessitera d’être abordée dans le
détail dans le groupe de travail lié [du Comité de travail contre le gaspillage
initié par le ministre Guillaume Garrot] aux aspects contractuels, juridiques,
règlementaires et législatifs.

 

Photo©Restauration21

 

La loi du bon Samaritain, qu'est ce que c'est ? 

Depuis 2003, une loi italienne, dite "du bon
Samaritain", organise la distribution de produits alimentaires invendus à
des fins de solidarité, en accordant des avantages fiscaux aux entreprises qui
font des dons alimentaires aux associations à but non lucratif.

Les producteurs sont incités au don, au lieu de produire des
déchets, car ils ne sont plus responsables pénalement de la qualité d'un
aliment si celui-ci est cédé à des associations. En échange, ces dernières
s'engagent à respecter scrupuleusement la chaîne du froid pour éviter tout
problème sanitaire.

La loi du bon Samaritain est, aux États-Unis, un ensemble de
règles destinées à protéger tout citoyen (et notamment les secouristes
bénévoles) portant assistance contre toute poursuite judiciaire possible.

 

 

Commentaires (1)
Réagir

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


(*) Champs obligatoires, votre email ne sera ni publié ni exploité à des fins commerciales.

En validant ce formulaire, vous affirmez avoir pris connaissance de notre politique de confidentialité et acceptez l'utilisation de vos données pour publier ce commentaire Conformément à loi n°78-17 du 6 janvier 1978, relative à l'informatique aux Fichiers et aux Libertés, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification des données à caractère personnel vous concernant, et vous pourrez demander la suppression de votre commentaire à tout moment en nous contactant.

  1. Elisabeth MANZON dit :

    Un guide réglementaire et pratique a été publié en octobre 2013, et explicite les conditions dans lesquelles un partenariat de dons peut s’établir entre un restaurant collectif et une association d’aide alimentaire. http://draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/Reutiliser-les-excedents-Un-guide?id_rubrique=399

Restauration21,
découvrez le Magazine

Restauration21 - Le magazine de la restauration durable
Feuilleter en ligne le Magazine #10 de Restauration21

Idées

La newsletter de Restauration21

Ecolab

  • Solutions d’hygiène durables

Metro

  • Partenaire des restaurateurs & commerçants indépendants

Chef’Eco

  • Gestion des déchets et du gaspillage alimentaire

Tournus Equipement

Ethic Ocean

  • Pour une pêche durable

Bon pour le climat

  • Un menu

Liens utiles-partenaires

Cet article vous plaît, abonnez-vous à la newsletter bi-mensuelle. Je m'abonnex