03/11/2025
La rétro-innovation passe à table pour nourrir le futur
Alors que la restauration est sommée d’innover pour relever les défis écologiques, des chefs choisissent une voie singulière : revisiter techniques, gestes et produits anciens.
La tribune d’Elisabeth Laville, fondatrice d’Utopies et administratrice de B LAB France.
Et si l’avenir de la gastronomie se jouait dans le passé? À Nantes, la cheffe Sarah Mainguy (Freia) fait de cette approche une signature. Dans ses assiettes, les fanes de fenouil deviennent vinaigre, les radicules et les tiges se transforment en assaisonnements, jusqu’à modifier la texture et l’arôme des plats. Ce qui fut longtemps considéré comme un « déchet » végétal retrouve donc désormais une place d’honneur et devient une ressource créative et durable…
Le même esprit anime les potagers de chefs. À Paris, le restaurant Bellefeuille (Saint James) récolte plus de 250 variétés de fruits et légumes dans son jardin privé, permettant une cuisine au plus près du cycle naturel. En Normandie, Maison Caillet tire 80 % de ses produits de son potager et composte ses déchets, décrochant ainsi une Green Star Michelin. À Arles, Jean-Luc Rabanel, premier chef étoilé bio, revendique plus de 80 % de légumes issus de ses propres jardins camarguais et tout à côté, Armand Arnal, lui aussi décoré d’une étoile, en fait autant à la Chassagnette. Autant de pratiques qui rappellent que le lien à la terre peut être une source d’avant-garde. (suite…)









