07/01/2015
Des sushis sans souci… pour la planète et la santé !
La tribune d'Elisabeth Laville, fondatrice d’Utopies (premier cabinet français de conseil en développement durable, créé en 1993) et co-fondatrice de Graines de Changement.
Restaurateur, traiteur, acheteur, si vous êtes en quête d’une bonne résolution pour 2015, pensez aux sushis ! Les Français, déjà gros consommateurs de poissons (3e pays européen le plus consommateur avec 35kg par an et par habitant), fréquentent de plus en plus les restaurants de sushis – séduits par le raffinement des plats et les apports nutritionnels du poisson riche en acides gras et en minéraux indispensables à notre santé. Mais, on le sait, les richesses marines et côtières sont autant menacées par la surpêche… que par l’impact environnemental souvent problématique de l’aquaculture intensive.
En 2005, selon la FAO, 75 % des réserves mondiales sauvages étaient concernées par la surpêche : 52 % des espèces exploitées à la limite de leur capacité de renouvellement, 16 % surexploitées et 8 % déjà épuisées. Le saumon et le thon, rois du sushi, font partie des espèces les plus menacées : les stocks de saumon sauvage ont été divisés par deux en 20 ans, et 95 % du saumon consommé en France provient d’élevages trop souvent peu respectueux de l’environnement. De leur côté, les stocks de thon ont diminué de 80 % en 20 ans : le marché japonais, pour la fabrication des sushis, est considéré comme étant le premier responsable de cette surexploitation. La bonne nouvelle est que les actualités récentes ont mis en avant l’intérêt croissant des consommateurs français face à ces enjeux, comme en témoigne le succès retentissant de la pétition de l’association Bloom contre le chalutage en eaux profondes fin 2013.
Alors comment consommer responsable en continuant à apprécier les sushis ?