La tribune d'Elisabeth Laville, fondatrice d’Utopies – premier cabinet français de conseil en développement durable, créé en 1993 – et co-fondatrice de Graines de Changement.
En France et à l’étranger, le secteur de la restauration – qu’elle soit collective ou commerciale – s’empare des dernières tendances en matière d’alimentation responsable et tente ainsi de s’adapter aux changements à l’œuvre dans les modes de consommations de ses clients. Après la fureur du « sans-gluten » (lire article), c’est l’alimentation végétarienne – ou en tout cas moins riche en protéines animales – qui commence à se faire une place de choix dans les assiettes et sur les plateaux-repas. Etonnant ? Peut-être pas tant que ça : si 4% des Français ne consomment pas de viande aujourd’hui, un sondage réalisé par Mediaprism avec la fondation Good Planet et MesCoursespourlaPlanète.com révèle que 56% consomment moins de viande que ces dernières années. Autant de « végé-curieux » qu’il s’agit de satisfaire.
Ainsi, l’exemple de Gand en Belgique, qui a instauré depuis plusieurs années un jour végétarien par semaine, a inspiré plusieurs grandes villes européennes qui s’attaquent au problème de la surconsommation de viande et tentent de proposer des alternatives végétariennes à leurs convives, ou en tout cas d’encourager l’offre de restaurants végétariens à se développer. Tout récemment, Barcelone s’est déclarée ville « veg-friendly » : participation officielle aux Lundis sans viande, option veggie dans tous les événements organisés avec le soutien de la ville ou encore développement d’une application mobile pour aider les citoyens à trouver plus facilement les commerces veggie de la ville … Barcelone entend devenir totalement veggie-friendly ! De la même manière, Paris s’engage pour introduire davantage d’alimentation durable (bio, labellisée, locale et de saison) dans sa restauration collective. Pour cela, ses services prévoient notamment de diminuer de 20% la part carnée servie dans les 1 300 cantines concernées en y introduisant un plat végétarien par semaine et, par souci d’exemplarité, un plat végétarien par jour dans les restaurants de son personnel. Les pouvoirs publics prennent donc leur responsabilité pour proposer à leurs convives une alimentation moins carnée.
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