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10/11/2023

M. & Mme Recyclage livrent leur cartographie des acteurs du réemploi des contenants alimentaires

Cliquer sur l’image pour recevoir la cartographie . ©M&Mme Recyclage

Lise Nicolas et Enzo Muttini sont les cofondateurs de M. & Mme Recyclage, bureau d’étude indépendant en ingénierie environnementale. Connus pour leur prise de position en faveur du réemploi des emballages,  les 2 ingénieurs spécialisés en électronique et matériaux vulgarisent leurs connaissances auprès du grand public en publiant sur leurs site internet et réseaux sociaux des infographies uniques. Très dense, la dernière en date recense 250 entreprises et associations actrices du réemploi en matière de contenants alimentaires en France et au Québec. Explications en 6 questions.

Resauration21 – Que peut-on voir sur cette cartographie ? Comment l’utiliser ?

M. & Mme Recyclage. Depuis 3 ans, nous suivons méticuleusement le secteur du réemploi des emballages. Il y a de multiples façons d’implémenter le réemploi, certaines que nous avions découvert dans le numéro 4 de Restauration21. Cette cartographie  des porteurs de solutions est la plus exhaustive de France. Elle comprend plusieurs catégories d’acteurs  suivant la branche à laquelle ils s’adressent : la restauration à emporter, l’industrie agroalimentaire, la distribution, les traiteurs, la livraison à domicile et la restauration collective. On y retrouve donc autant des loueurs de fûts pour la bière, que des laveurs de bocaux ou que des développeurs de logiciels adaptés à la gestion de stocks d’emballages industriels consignés. Pour s’y retrouver, il faut partir de son besoin, par exemple les  boites à pizza à emporter sur Nantes,  et chercher l’acteur régional qui y répondra.

Les professionnels de la restauration ont le choix entre plusieurs types de contenants réemployables. Verre, inox, plastique réutilisable, comment choisir au mieux ?

La sélection des matériaux  est une science à part entière et doit se faire au cas par cas selon le secteur de restauration, le cadre réglementaire (loi AGEC, EGALIM) et les contraintes qui vont avec. C’est une des difficultés majeures pour les restaurateurs dont ce n’est pas le métier. C’est ce que nous proposons comme accompagnement à nos clients au travers de notre bureau d’études et les acteurs régionaux du réemploi sont aussi de bon conseil. La plateforme en ligne UP Scorecard est un bon outil numérique d’accompagnement au choix des emballages.

Lire aussi : L’ADEME met en ligne une cartographie des centres de lavage industriel

A partir de combien de rotations le réemploi est-il positif  compte tenu de la distance et du transport entre le point de collecte et le lavage ?

Cela va dépendre de la pollution qui nous intéresse – acidification des sols, déplétion de la couche d’ozone, réchauffement climatique, etc.-  et du type d’emballages que l’on compare, une barquette en carton plastifié, une barquette en bioplastique et un gamelle consignée en aluminium recyclé par exemple. Pour répondre précisément, on doit faire des études : des analyses de cycle de vie exhaustives et comparatives au cas par cas ou se référer à des études scientifiques indépendantes.

On perçoit souvent le transport et le lavage comme des étapes impactantes et on oublie vite que la production du jetable et l’incinération des déchets mal triés sont des étapes extrêmement polluantes. À titre d’exemple, si l’on parle de réchauffement climatique, avec un mix énergétique relativement décarboné comme c’est le cas en France, ce qui permet au réemploi d’être pertinent c’est le taux de retour, le nombre de réemplois et l’efficacité du lavage et du séchage. Pour que le réemploi soit un succès économique et écologique par rapport au jetable, il faut bien poser la question d’internaliser ou d’externaliser le lavage, de consigner les emballages et de beaucoup communiquer auprès de ses clients. Ce sont les experts du réemploi qui apporteront aux restaurateurs les clés du succès.

Enzo Mutti et Lise Nicolas à la Maison du Climat le 6 novembre 2023 à Paris. ©Restauration21

Même question pour les emballages jetables « inévitables », ceux de la vente à emporter utilisés dans un flux de circulation où il n’est pas possible d’envisager leur retour après utilisation. Biosourcés, biodégradables, comment un restaurateur peut-il se repérer ?

N’oublions jamais que le produit de la biodégradation ce sont des gaz à effet de serre, méthane et dioxyde de carbone. Le recyclage et l’intégration de matière recyclée restent la solution la plus pertinente dans le jetable. Biosourcer son emballage est une bonne chose contre l’utilisation de ressources non renouvelables, mais pas nécessairement une solution miracle écologique à cause du transfert d’impact  c’est-à-dire le déplacement d’une pollution vers une autre – je limite les gaz à effet de serre, mais j’augmente l’acidité des sols. Les matériaux alternatifs peuvent vite devenir des fausses bonnes idées.

Lire aussi : Tous les articles de notre rubrique RÉEMPLOI

Il est très difficile de faire la part des choses entre les analyses de cycles de vie des différents acteurs sur le marché des emballages de la restauration.  D’un côté, les tenants du carton pointent l’empreinte environnementale du lavage et de la collecte des contenants réutilisables. De l’autre, ceux qui défendent le réemploi dénoncent le coût environnemental de la fabrication et de la fin de vie de l’usage unique. Quels conseils donner à un restaurateur ?

Nous n’attendons pas des restaurateurs d’être des experts emballages ni de maîtriser les enjeux environnementaux. C’est pourquoi nous publierons régulièrement du contenu vulgarisé en libre accès à ce sujet à commencer par notre guide Nourrir sans plastique jeté disponible depuis deux ans au téléchargement sur notre site internet. Beaucoup d’articles scientifiques indépendants vantent les mérites du réemploi sous certaines conditions. C’est donc aux opérateurs du réemploi de faciliter la tâche aux acteurs de la restauration pour garantir ces conditions (logistique, communication, etc.). Se rapprocher de l’opérateur de sa région est le meilleur conseil que l’on puisse donner, d’où le but de cette cartographie.

Finalement, ne doit-on pas envisager en restauration un mixte réutilisable-jetable ?

Le monde de l’emballage est sophistiqué et complexe, la solution la plus optimisée sur le plan écologique et économique résidera bien sûr dans un savant mélange entre jetable et réemploi. C’est exactement ce que nous avons proposé à l’un de nos clients.

Contact : contact@m-mme-recyclage.com

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