09/04/2018
Les restaurateurs ne veulent pas d’un « doggy bag » obligatoire
Les députés LREM en sont convaincus : pour réduire le gaspillage en restauration commerciale, il faut imposer aux restaurateurs de mettre à disposition de leur clientèle des boîtes à emporter les restes, « doggy bags » en version anglo-saxonne. La commission Développement durable de l'assemblée nationale a adopté le 21 mars un amendement dans ce sens lors de la discussion de la loi Alimentation : « Les restaurants et les débits de boissons à consommer sur place mettent gratuitement à la disposition de leurs clients des contenants réutilisables ou recyclables permettant d’emporter les aliments ou boissons non consommés sur place. »
« Les pertes de nourriture sont 5 fois plus élevées en restauration commerciale qu’à domicile, et s’élèvent à 27 %, soit 157 grammes par personne et par repas. Parmi ces pertes, les restes d’assiette représentent 11 %, pour une valeur moyenne de l’ordre de 1 euro par repas » arguments les députés de la majorité. Malgré la mise en place du Pacte national contre le gaspillage alimentaire en 2013, auquel la profession avaient été associée et qui préconisait sa promotion, le « doggy bag », peine encore à trouver sa place. Et rien ne dit qu'en faire une obligation changera la donne. Concrètement comment mettre en œuvre une telle réglementation ? Comment contrôler si le restaurateur propose effectivement à un client repu de lui fournir un contenant pour emporter les restes de son repas. Que faire si le client refuse ?
« Cette pratique ne devrait en aucun cas être imposée aux professionnels, pour qui elle représenterait une obligation supplémentaire venant s’ajouter à une liste déjà longue qui pèse sur la profession au quotidien » regrette l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), par ailleurs favorable à l'usage volontaire du doggy bag' dont elle était l’initiative lors de la signature du Pacte contre le gaspillage alimentaire en 2013.
« Nos clients ne demandent quasiment jamais de doggy bag », explique Laurent Fréchet, Président des restaurateurs du GNI. « Nous avons appris à servir des plats avec la juste quantité de nourriture, celle qui correspond aux besoins en nutrition quotidiens de nos clients. Il n’y a pas de gaspillage alimentaire car il n’y a presque jamais de restes dans les assiettes de nos clients. Et si parfois cela arrive, nous proposons alors nous même à nos clients d’emporter ce qu’il n’ont pas pu consommer. Il n’est pas nécessaire de voter une loi pour ça». Le GNI conseille aux députés de se pencher sur la mise en place de la collecte et de la valorisation des biodéchets en restauration .« Nos biodéchets sont des matières premières secondaires qu’il faut cesser de brûler ou d’enfouir car nous savons en produire de l’énergie. »
Rien n'est encore joué. Le texte doit être voté par la commission économique de l'Assemblée nationale puis par l'ensemble des députés. A suivre.
Lire tous les articles sur le « doggy bag » publiés sur Restauration et consulter la rubrique gaspillage.
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