29/08/2025
8 mairies retirent provisoirement le thon des menus de leurs cantines scolaires
Cette suspension temporaire sera revue si la limite maximale de mercure autorisée dans le thon est abaissée à la teneur la plus stricte existant pour le poisson, à savoir 0,3 mg/kg.
Les villes de Bègles (33), Grenoble (38), Lille (59), Lyon (69), Montpellier (34), Mouans-Sartoux (06), Paris (75) et Rennes (35) ont décidé de ne plus servir de produits à base de thon dans les menus des cantines scolaires. Une annonce qui intervient quasiment un an après l’alerte lancée par l’association Bloom (1) sur les risques posés par la consommation de thon contenant du mercure, un métal neurotoxique classé par l’Organisation Mondiale de la Santé comme l’une des dix substances les plus préoccupantes pour la santé publique.
« A ce jour, aucune mesure n’a été prise par les responsables politiques nationaux et européens et l’industrie du thon pour protéger les consommateurs, en particulier les enfants » exposent les signataires dans un communiqué. Ils précisent qu’ils reviendront sur cette mesure si la limite maximale de mercure autorisée dans le thon est abaissée à la teneur la plus stricte existant pour le poisson, à savoir 0,3 mg/kg. Or, la réglementation européenne autorise le thon à contenir trois fois plus de mercure que certains autres poissons (2). Selon Bloom, le mercure peut se loger dans le cerveau et avoir des effets dévastateurs, en particulier sur le développement neuronal des plus jeunes (baisse de QI, troubles neuromoteurs, troubles du comportement, troubles de la mémoire). L’enquête a montré que la consommation dans la semaine d’une seule conserve (100 g) contenant du mercure au niveau autorisé pour le thon, conduirait un enfant de 20 kg à ingérer près de quatre fois plus de mercure que cette limite.
Les 8 villes appellent le ministère de la Santé et le ministère de l’Agriculture à défendre auprès de la Commission européenne un abaissement de la limite maximale de mercure dans le thon à 0,3 mg/kg déjà appliquée à certains produits de la mer (2). Et demandent au gouvernement et aux parlementaires français à « agir sans attendre l’évolution des normes européennes, en interdisant la commercialisation des produits à base de thon dépassant 0,3 mg/kg de mercure au niveau national ».
(1) BLOOM (2024), “Du poison dans le poisson”
(2) Règlement (UE) 2023/915 de la Commission du 25 avril 2023 concernant les teneurs maximales pour certains contaminants dans les denrées alimentaires.
RÉACTION DE LA FIAC GROUPE POISSONS
Dans un communiqué de presse, la Fédération française des Industries d’Aliments Conservé (FIAC) explique que « la profession avait réagi dès la publication du rapport d’une ONG en octobre 2024, qui communiquait des données très éloignées des résultats des contrôles réalisés par la profession et évoquait des non-conformités à la réglementation. À la lecture du rapport de l’ONG, le protocole utilisé ne semble pas respecter les normes en vigueur, ce qui expliquerait de tels écarts ».
Assurant que « les entreprises respectent la règlementation en vigueur et [qu’]aucun produit mis sur le marché ne dépasse le seuil réglementaire de 1mg/kg », la FIAC écrit qu’elle a « rendu public en toute transparence en janvier 2025, tous les résultats des contrôles des huit dernières années : les taux constatés sont en moyenne 3 fois inférieurs au seuil réglementaire ». Elle rappelle également les bénéfices nutritionnels liés à la consommation de poissons.
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