Be WTR filtre et embouteille l’eau du réseau parisien

Le site dispose d’une capacité d’embouteillage de 1 500 unités par jour ©Restauration21

L’entreprise se glisse dans une niche créée par la fin de l’usage unique et l’argument du zéro kilomètre.

Cet article a été publié  dans le Magazine #14 de Restauration21

Difficile d’imaginer qu’un embouteil­leur d’eau filtrée a installé ses acti­vités dans un bâtiment de la zone d’activité Cap18, en lisière de Paris. Or depuis fin septembre 2024, après 7 mois de travaux, le suisse Be WTR y a im­planté son usine d’embouteillage circulaire, la 3e après celles de Lausanne et Dubaï. Une eau zéro kilomètre – celle du réseau de Paris (lire encadré « Le point de vue d’Eau de Pa­ris ») – qu’il filtre et conditionne dans des bou­teilles en verre réutilisables lavées, hygiéni­sées sur place et consignées. Ses clients? Des hôtels haut de gamme parisiens et proche pé­riphérie, des traiteurs, désireux de se passer des bouteilles à usage unique. « Ce sont des établissements dont le standing ne cadre pas avec l’utilisation de fontaines à eau en libre-service par les clients » défend Jonathan Mcni­col, dirigeant de Be WTR France.

Inviolabilité de la bouteille

Dans l’entrepôt aux murs tapissés de palettes de bouteilles, le bruit des cols en verre (75 et 50 cl) qui s’entrechoquent sur le tapis de la ligne d’embouteillage rend toute conversation difficile. Collectés chez les clients, ils vont être hygiénisés puis de nouveau remplis d’eau filtrée, pétillante ou non, et encapsulés. « La capsule garantit l’inviolabilité de la bouteille dont le contenu a une date de péremption d’un an », poursuit le directeur. L’eau parisienne est traitée en 2 étapes: après un passage à travers un filtre à charbon, elle passe à travers une lampe UV (procédé UV Germi) pour la désinfection. Chaque bouteille peut être lavée et réutilisée jusqu’à 200 fois.

D’une capacité de production de 1500 bouteilles par jour, le site livrera l’année prochaine 33 clients, en véhicules écologiques. « Nous sommes en discussion avec les distributeurs de boissons pour étendre notre offre aux restaurants » poursuit Jonathan Mcnicol. Il annonce 1,5 million de bouteilles contractualisées sur 2025 et mise sur un objectif de 2,5 millions d’unités remplies à la fin de l’année, à un prix « plus ou moins le même que celui de n’importe quelle bouteille d’eau ». Un nouveau site est programmé à Nice pour 2025.

Peut-on tout mettre en bouteille, fut-elle consignée ?  Sur son site internet, Eau de Paris qui affirme que « le bien commun ne se met pas en bouteille » expose que « même en privilégiant des circuits courts et des bou­teilles réutilisables, comme cela est avancé [par Be Wtr], l’empreinte carbone de l’eau embouteillée sera toujours bien plus élevée que celle de l’eau de Paris, disponible chez soi et dans l’espace pu­blic. Quoi de plus court que le « circuit » de votre carafe au robinet ? » Et d’avancer que de nombreux professionnels des CHR ont fait le choix des fontaines à eau.

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