138 articles publiés dans la catégorie "Produits"

23/06/2010

Buffalo Grill ouvre ses parkings aux producteurs de fruits et légumes

L’enseigne de restauration Buffalo Grill, leader sur le segment de la viande, a choisi de répondre à l’appel de l’association « Consommer Juste » en mettant à la disposition des producteurs de fruits et de légumes les parkings et les espaces verts de 300 des restaurants du réseau français. L’opération se déroulera du 1er juillet à la fin du mois d’octobre, tous les jours de 9 heures à 19 heures. Sur un espace dédié – un étal d’une largeur de 3 mètres maximum et d’un véhicule sur le parking, soit au maximum trois places de parking bloquées par restaurant (ou surface équivalente sur les espaces verts du restaurant), les agriculteurs pourront vendre en direct leurs productions aux consommateurs à un prix amputé des marges de la grande distribution. 5 000 producteurs pourraient être concernés pour un potentiel de 8 millions de consommateurs. « Cette mise à disposition est faite à titre gracieux, Buffalo Grill ne recueillant aucun loyer ni pourcentage des ventes » précise un communiqué, en ligne sur le site de l’association, qui indique également que Buffalo Grill SA investit un budget global de 372 000 euros dans cette opération : réalisation de bâches qui seront sous notre responsabilité livrées dans les restaurants, communication, stands, logistique, prise en charge du repas du déjeuner pour deux pour l’agriculteur et un accompagnant chaque jour.  

www.consommer-juste.fr

19/06/2010

Rougié met son foie gras dans un emballage 100% écologique et biodégradable

Foie Gras Prestige Rougié A partir du 1er juillet, l’ensemble de la gamme « Prestige » du producteur de foie gras Rougié sera conditionnée dans un emballage 100% écologique et biodégradable. En lieu et place de la traditionnelle boîte polystyrène, c’est dans un carton constitué de matériaux recyclés, que les foies gras seront conditionnés. Recyclable, ce carton réduit de 20 %  l’encombrement chez les restaurateurs. L’étiquetage est réalisé à partir de cartonettes composées de matériaux recyclés. Enfin, le film élaboré à base d’amidon de pommes de terre se substitue au film plastique et devient 100% biodégradable et compostable, tout en respectant les normes de qualité de l’alimentaire.

Nelly Rioux

nelly.rioux@gmail.com

07/06/2010

Pêche : le Guide 2010 des espèces à l’usage des professionnels est disponible

Guide DesEspeces2010_couv Quelles espèces choisir ? Faut-il suspendre les achats d’espèces en danger ? Faut-il les reporter vers d’autres espèces durables ? Quelles pratiques de production favoriser ?

Réalisé par L'Alliance Produits de la mer (programme international de SeaWeb), le  Guide 2010 des espèces à l'usage des professionnels présente, à partir des données scientifiques disponibles, les principales espèces de produits de la mer (pêche et aquaculture) consommées en France, en Belgique et en Suisse, sous l’angle de la durabilité. Ce guide s’adresse aux enseignes de la grande distribution, aux restaurateurs, grossistes, mareyeurs, poissonniers… à tous ceux qui participent à la chaîne de distribution des produits aquatiques et qui veulent contribuer à la préservation des ressources et, plus largement, assurer la pérennité de la filière.

Ce guide est téléchargeable à l'adresse suivante :

http://www.allianceproduitsdelamer.org/resources/Guidedesespeces.php

Moyennant  une participation aux frais d’envoi, il est également possible de le commander par mail à l’adresse suivante : guidealliance@seafoodchoices.org ou par courrier à : Alliance Produits de la mer – 19, rue Martel – 75010 Paris. Un bon de commande est téléchargeable sur le site internet www.allianceproduitsdelamer.org/resources/Guidedesespeces.php. Renseignements complémentaires au +33 (0)1 56 03 54 77.

27/05/2010

La filière pêche et produits de la mer se réunira à Paris le 23 juin prochain

Le marin et PdM-Produits de la Mer organiseront le 23 juin prochain à Paris, Auditorium Centre Marceau, les Assises de la filière Pêche et Produits de la Mer qui réuniront les acteurs économiques et politiques de la filière Pêche et Produits de la Mer (producteurs, transformateurs et distributeurs). Le programme sera constitué  de conférences et de débats animés par les journalistes du marin et de PdM, avec pour principaux thèmes l'organisation de la filière, les relations producteurs – distributeurs, la communication collective et l'interprofession, avec, en ouverture, Bruno Le Maire, Ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche.

Programme :

8h30-9h00 – Accueil des participants

9h00-9h30-Ouverture

Bruno Le Maire, Ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche

9h30-10h00-Introduction
Le secteur de la pêche et des produits de la mer en France et en Europe : situation et perspectives

Faut-il réorganiser la filière pour créer et mieux partager la valeur ?

10h00-11h15 – Amont : une meilleure organisation peut-elle réduire la fluctuation des approvisionnements et  stabiliser les prix ?

• Massification de l’offre : comment mieux planifier et mieux organiser les approvisionnements ?

• Quels impacts sur les métiers de l’amont (producteurs, mareyeurs, transformateurs) ?

• Vers une concentration du secteur ?

11h15-11h45 – Pause
 11h45-13h00 –  Commercialisation : Quelles nouvelles relations producteurs-distributeurs-consommateurs ?
• La contractualisation permet-elle un meilleur partage de la valeur ?
• Quelle contractualisation en termes de qualité et de prix ?
• Quels sont les avantages et les risques des circuits courts

Avec, parmi les intervenants : François Jourdain, Directeur marketing, Pomona Terre Azur
13h-14h30 – Déjeuner

Mieux valoriser la production, mieux communiquer

 14h30-15h00 – Campagnes environnementalistes, image de la profession et des produits : Comment se défendre collectivement ?

15h00-16h15-  L’enjeu des marques collectives
• Quel positionnement de la « Marque France » vis-à-vis des autres marques collectives (régionales, qualité, marques distributeurs) ?
• La marque collective : outil marketing ou label qualité ?
Témoin : Johan Kvalheim, Directeur général de Norge, Centre des Produits de la Mer de Norvège

16h15-17h30 – Interprofession : Tous dans le même bateau ? 

17h30 – Clôture des débats
Philippe Mauguin, Directeur des pêches maritimes et de l’aquaculture.

Renseignements et inscriptions : info@assisesfilierepeche.com

 


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25/05/2010

Solar Hôtel : le petit déjeuner bio 20 % moins cher qu’un petit- déjeuner « conventionnel »

Dans son hôtel économique et écologique Solar Hôtel (rue Boulard, Paris, XIVe), Frank Laval a conçu une offre petit déjeuner tout bio dont le prix est inclus dans le prix de la chambre (59 euros). Une folie ?  Non. « Si ce petit déjeuner me coûte en moyenne 20 % moins chez qu’un petit déjeuner classique, c’est par ce que j’ai abandonné le grand standard du jus d’orange.  Le coût du jus de pomme est au tiers de celui de l’orange », explique l’hôtelier pour lequel « le prix est un acte militant ». Il achète en grosse quantité tous les autres ingrédients bio livrés en caddie (à pied) par le magasin Naturalia situé au bout de la rue et avec lequel il a conclu un accord commercial. « Nous servons le sucre en poudre dans un sucrier avec bec verseur, la confiture est posée sur le table dans de petits ramequins, ainsi que le beurre » poursuit le patron. L’absence de stock et donc de perte, le prix semi-professionnel négocié permettent d’ajuster le coût de revient au plus juste. « C’est vrai que la mise en place nécessite de la main-d’œuvre mais comme la réception a été réduite à l’extrême grâce au prix unique, alors cela s’équilibre au niveau des heures travaillées » ajoute Franck Laval.

Le militant, président de l’ONG Ecologie Sans Frontière, caresse le projet d’ouvrir un restaurant, un Solar Café, sur le même modèle que son hôtel : économique en énergie, en eau et chauffage, mettant en œuvre le tri sélectif, le compostage des déchets organiques, et bien sur proposant des menus à base de produits bio.  « Je ne suis pas restaurateur et je souhaiterais d’un cuisinier décide de foncer avec moi » précise Frank Laval qui est en pourparlers avec des restaurateurs voisins du Solar Hôtel.

Franck Laval

  Franck Laval caresse le projet de constituer un pôle de commerces de produits

19/05/2010

L’Alliance Produits de la mer et le Lycée hôtelier de Dinard partenaires le 20 mai

L’Alliance Produits de la mer et le Lycée hôtelier de Dinard s’associent autour de la journée Produits de la mer et Préservation des ressources qui se déroulera  le jeudi 20 mai 2010 de 8h30 à 18h30.Placée sous le parrainage de Jean-Marie Baudic, chef du Youpala Bistrot à Saint-Brieuc,  cette journée a pour objectif de sensibiliser et d’informer les élèves, futurs professionnels, sur les enjeux auxquels doivent faire face les ressources aquatiques et sur le rôle que les restaurateurs peuvent jouer dans la préservation des ressources. Le Guide des espèces à l’usage des professionnels édité par l’Alliance Produits de la mer, qui présente les différentes espèces commercialisées en France, Belgique et Suisse sous l'angle de la durabilité, sera également présenté. Cette journée permettra d’initier le dialogue entre les professionnels de la filière et les élèves du lycée hôtelier. Un déjeuner « spécial produits de la mer durables » élaboré par les élèves, leurs professeurs et en collaboration avec Mickaël Tanguy, chef du Bélouga à Perros-Guirec, ponctuera la journée.

12/05/2010

Solidar’Monde ouvre son dépôt aux professionnels

Solidar'Monde 2 Solidar’Monde, la centrale d’achat  des produits Artisans du Monde  créée en 1984, a ouvert le premier Cash &Carry  de produits équitables (alimentation, décoration, textile…). L’entrepôt de 300 m2 est situé en banlieue parisienne, à Vitry-sur-Seine (94). Les professionnels de la restauration y trouveront 200 références alimentaires (sur un total de 1 200) : des produits secs, des  jus, et des épices, certaines disponibles en gros conditionnement comme le quinoa vendu en 5 et 15 kg, le riz parfumé du Laos en 5 kg, les pâtes au quinoa en 5 kg… Tous les produits sont labellisés par Fairtrade-Max Havelaar, ou issus de coopératives certifiées WFTO et/ou Artisans du Monde. Certains sont en bio, certifiés Agriculture Biologique – ECOCERT. Solidar’Monde est membre de l’EFTA (European Fair Trade Association), l’association européenne des centrales d’achat de produits du commerce équitable, ainsi que de WFTO, organisation mondiale du commerce équitable.

Solidar'Monde 1 Christian Bonnal, le PDG, et Jean-Marc Brunet, le directeur général de la centrale d’achat Solidar’Monde souhaitent développer la vente avec les acteurs de la restauration.

10/05/2010

Le premier Cash&Carry équitable ouvrira mardi 11 mai à Vitry-sur-Seine

Solidar’Monde, la centrale d’achat  des produits Artisans du Monde  créée en 1984, ouvrira demain à Vitry-sur-Seine (94) le premier Cash &Carry équitable, c'est-à-dire son entrepôt aux à la vente aux professionnels et aux associations. Elle propose plus de 1200 références issues de 150 organisations de producteurs dans les pays du Sud à des professionnels qui s’engagent ou souhaitent s’engager dans une démarche de développement durable. Art de la table, décoration, jouets, instruments de musique, habillement, épicerie et cosmétique… Tous les produits sont labellisés par Fairtrade-Max Havelaar, ou issus de coopératives certifiées WFTO et/ou Artisans du Monde. Certains sont en bio, certifiés Agriculture Biologique – ECOCERT. Solidar’Monde est membre de l’EFTA (European Fair Trade Association), l’association européenne des centrales d’achat de produits du commerce équitable, ainsi que de WFTO, organisation mondiale du commerce équitable.

07/05/2010

L’équitable trouve peu à peu sa place dans la restauration

Le coup d’envoi  de la quinzaine du commerce équitable qui se déroulera du 8 au 23 mai prochains a été donné jeudi 16 mai. Et pour fêter les 10 ans du Commerce équitable, l’association Max Havelaar France avait réuni l’ensemble des personnes investis dans la promotion de produits issus du commercé équitable, dans la salle de conférences de l’école parisienne Négocia (CCIP). Parmi elles, quelques professionnels du secteur de la restauration : Jean-pi.pngerre Blanc,  directeur général des Cafés Malongo, Sophie Flak, directrice développement durable chez Accor, Olivier Rollinger, chef de cuisine.

« Nous sommes au milieu du gué »

Jean-pi.pngerre Blanc Jean-pi.pngerre Blanc, directeur général des Cafés Malongo 

«Ce qui fait la richesse du commerce équitable, outre la rémunération garantie des petits producteurs, c’est l’humain. Il s’agit d’apporter un appui aux zones rurales, à la manière d’un starter économique. Le label officialise des règles précises et surtout il est facilement identifiable sur les produits. Au bout de 10 ans de commerce équitable, nous sommes au milieu du gué. Il a bénéficié d’une vulgarisation importante grâce à la grande distribution et à l’hôtellerie restauration. Il se retrouve aujourd’hui à porter des valeurs qui correspondent à la demande des consommateurs qui sont à la recherche de sens ».

 

« Prendre en compte les échanges équitables au Nord »

Sophie Flak Sophie Flak, directrice développement durable chez Accor 

« Nous avons commencé à propose des produits du commerce équitable en 2002. La diffusion s’est faite progressivement sur l’ensemble de nos marques, de la catégorie luxe à l’économique. Aujourd’hui, Accor en propose dans 17 pays. Comment aller plus loin ? Nous avons trois axes de travail : mieux faire comprendre les impacts de ces produits, étendre le champ des produits concernés mais le climat économique avec ses tensions très fortes sur les prix ne rend pas les choses aisées, et enfin voir comment est-ce que l’on prend en compte les échanges équitables au Nord. Nous travaillons avec le service achats sur toutes ces démarches ».

« Il y a eu un grand loupé entre la grande cuisine françaises et les produits équitables »

Olivier Roellinger, Chef de cuisine, Cancale

« Au départ, il y a eu un grand loupé entre la grande cuisine françaises et les produits équitables. A leurs débuts, certains d’entre eux mis sur le marché n’étaient pas d’une grande valeur gustative, ce qui n’était pas très qualificatif pour un chef de cuisine. Il y a un an et demi, j’ai changé de cap au niveau de ma cuisine. J’ai toujours utilisé les épices comme une ponctuation dans les plats. Je me donne 20 ans pour mettre en avant les hommes et les femmes qui nous ont permis de faire cette cuisine. On les aide en achetant des épices aux conditions FLO mais on ne les revend pas sous ce label. Je revends ainsi plus de 10 tonnes d’épices par an via la marque Epices-Roellinger.com ».

 

 

06/05/2010

L’approvisionnement durable en restauration : comment la restauration peut-elle s’enrichir de la notion de durabilité ?

Mardi 4 mai, Restauration21 et le cabinet de conseil Genos ont organisé un petit-déjeuner débat sur le thème de l’approvisionnement durable en restauration, au restaurant équitable Quinoé à Paris. Deux heures aux cours desquelles les réflexions des nombreux intervenants ont permis, en lien avec le public composé de professionnels de la restauration, de mettre en lumière de nombreuses pistes d’actions et d’identifier les leviers à actionner.

 Adéquation entre l’offre de produits et la demande des restaurateurs  (restauration traditionnelle, indépendants, chaîne, rapide, collective, traiteurs…) en qualité et quantité, confiance entre fournisseurs et professionnels, circuits courts, bio, maîtrise des coûts, rémunération juste des producteurs … les thèmes abordés ont été nombreux.

Restauration 21 et Genos ont choisi la  restitution du contenu des échanges, sans chercher à reproduire l’ordre des paroles prises.

Nicolas Bailleux, Sodexo. Sodexo porte son intérêt à la production sans se limiter à son interface avec  les distributeurs. En matière de produits bio il s’agit cependant d’étendre la réflexion à la provenance des produits, souvent fort éloignée. Sodexo, dans la ligne du Grenelle, tente de  contribuer au développement de la filière bio en France mais constate, qu’en dehors de la visibilité qu’elle leur procure, les agriculteurs ne semblent pas trouver un très grand intérêt à collaborer avec la restauration collective.

Se pose alors la question : « Pourquoi les acteurs ne se rencontrent-ils pas ? »

Olivier Roux, producteur d’huile d’olive(AFIDOL) fait part de sa volonté d’évoluer vers le bio et clame son ouverture à toutes les collaborations. Dans la filière de l’huile d’olive, l’atteinte d’une production véritablement bio reste aujourd’hui conditionnée par la preuve de l’efficacité d’un remède bio en cours de test pour vaincre certaines maladies des oliviers. Pour expliquer la difficulté de la « rencontre » des acteurs, Olivier Roux fait état d’un problème d’organisation lié au fait que beaucoup sont de très petits producteurs et que cette « atomisation » a un impact sur le coût des produits. Il s’étonne que les producteurs français, ne représentant que 2 % du marché, aient autant de difficultés à écouler leur production en France.

Sabine Masse, maison Masse, explique que le bio n’est pas une voie possible pour la production de foie gras mais que des démarches d’amélioration existent et que des progrès restent possibles. Sabine Masse considère que les labels, dont le Label Rouge, constituent un bon moyen de communication pour faire connaître la qualité des produits aux consommateurs et les rassurer sur le respect de critères d’alimentation et de traitement des animaux. Sabine Masse, dont la société assure  également une activité de distribution, pour répondre aux difficultés de la filière de l’huile d’olive française, rappelle que dans ce domaine également les labels peuvent avoir un impact positif mais reconnaît que les actions de marketing menées par les producteurs espagnols laissent peu de place à l’expression de la voix française.

Sylvain Sendra, chef du restaurant l’Itinéraire (Paris), adopte une position sans idéologie par rapport au bio et à l’approvisionnement local. Pour Sylvain Sendra, il s’agit toujours de faire la part des choses et de conserver une approche raisonnable qui permette de progresser, sans excès. Sylvain Sendra pose la question des contraintes de coût qu’impose la restauration collective aux producteurs et souhaiterait connaître la marge de manœuvre dont elle dispose pour intégrer des produits bio et/ou locaux.

Nicolas Bailleux, Sodexo, devant la diversité des cas, ne peut donner une décomposition des prix dans l’absolu mais mentionne les ratios habituels suivants pour les coûts d’un repas : 40% pour la matière première, 40% pour le personnel, 20% pour la structure et le fonctionnement de l’entreprise.

Cédric Dubost, Adjoint au Maire de Bègles, Délégué à l’Education, à l’Enfance et à la Cuisine Centrale, explique que les contraintes sur les prix se traitent différemment selon qu’il s’agit de la restauration publique ou privée. Dans le public, les surcoûts générés par la présence de produits bio et/ou locaux, peuvent être absorbés via des budgets dédiés. Il s’agit là d’une décision politique. Cependant, malgré la présence d’une volonté de le faire, certaines collectivités ne peuvent se permettre ce choix. Dans le privé, les surcoûts sont généralement répercutés sur le consommateur qui semble avoir progressé dans son degré d’acceptation à la participation dans une évolution des produits alimentaires. Les répercussions de la crise actuelle ne sont cependant pas favorables à cette progression.

Dans le cas particulier de Bègles, sur les 2000 repas servis quotidiennement, les produits bios représentent 22% en masse ; les produits locaux proviennent d’une distance inférieure à 250 km. Le consommateur participe au coût du repas à hauteur de 60% du coût total réel. Au-delà des préoccupations de santé publique, il s’agissait d’un véritable choix politique. Une des difficultés auxquelles se heurte la restauration collective est de susciter l’intérêt des producteurs de produits bio qui se satisfont tout à fait de leur marché actuel. Globalement, trois canaux d’approvisionnement s’offrent :  

La grande distribution, qui ne pose pas de problème en termes de quantités et de coûts ; les seuls préoccupations étant liées à l’origine des produits et à l’éthique

Les franchisés, dont Biocoop, qui ne posent pas de problèmes et commencent en outre à organiser leur propre distribution

Les organisations (GIE souvent) de petits producteurs qui commencent à peine à se structurer pour adresser la demande

Philippe Devaux, directeur Développement – direction  générale achats Elior, mentionne qu’Elior constate une augmentation de la demande pour les produits bio dans la restauration pour les collectivités et l’état. Il confirme que l’atomisation du secteur représente un des problèmes du bio pour Elior car, comment assurer 20000 couverts quotidiens face à ce peu de concentration des producteurs sans risques de déstabilisation ? Philippe Devaux signale qu’Elior, pour pouvoir organiser la production, établit les menus 6 mois à l’avance. Il signale également que la matière première représente environ 3 euros par assiette et que, par conséquent, la marge de négociation avec les producteurs individuels est insignifiante. Depuis quelques années, Elior rencontre des chambres d’agriculteurs qui n’existaient pas auparavant  et qui se sont constituées pour tenter de remédier au problème de l’atomisation.

Au regard des discussions sur la répercussion des éventuels surcoûts générés par la présence de produits bio et/ou locaux, Philippe Devaux dit que se pose au donneur d’ordre le problème de l’accusation d’une pratique discriminatoire en proposant des repas « pour riches » et des repas « pour pauvres ».

Nicolas Rouiller, Ingénieur Qualité, Groupe Elite Restauration, confirme que ce problème est réel. Par ailleurs, Nicolas Rouiller revenant aux difficultés de « rencontre » avec les acteurs du bio, ajoute que certains producteurs bio craignent que leur collaboration avec la restauration collective n’altère leur image. Sur le plan des approvisionnements locaux et bio, Nicolas Rouiller fait part d’un besoin d’évolution de la demande car, aujourd’hui habitué à une grande diversité alimentaire en toute saison, le consommateur doit se réapproprier la contrainte de la saisonnalité des produits agricoles.

Sébastien Bordas, Directeur des Achats, de la Qualité et de la Logistique McDonald’s France  expose la politique appliquée de longue date par l’enseigne : 75% des approvisionnements (blé, pomme de terre, salade, bœuf, poulet) viennent de France et sont effectués directement auprès des agriculteurs, sans intermédiaires. En outre, 40% des agriculteurs sont fournisseurs de McDonald’s depuis 20 ans.  McDonald’s France accorde une grande importance à la fidélité de ses fournisseurs et contractualise sur des périodes de 3 ans (pour être en phase également avec la loi de modernisation agricole) : les prix sont fixés pour la période avec des portes de sortie possibles pour tenir compte des aléas climatiques qui peuvent affecter le secteur. Sébastien Bordas fait également état de la demande croissante de traçabilité de la part de clients à laquelle McDonald’s France est capable de répondre en 3 heures.

Par ailleurs, McDonald’s France a réalisé un Bilan Carbone® en 2005 qui a montré que les émissions de gaz à effet de serre étaient causées à hauteur de 20% par le fonctionnement de l’entreprise, 20% par les déplacements des clients et le solde par l’amont agricole … dont une grosse partie provient de la viande de bœuf. Pour faire évoluer ses fournisseurs vers une agriculture générant moins d’impacts environnementaux négatifs, McDonald’s France a lancé, avec la filière, des travaux auxquels contribue notamment l’INRA.

 

Jean-Luc Reymond, chef exécutif, Le Méridien, Starwood Hotels, expose la démarche d’approvisionnement local initiée par la volonté d’engagement des chefs pour un menu baptisé « 100% local ». Cette démarche, qui consiste à proposer un menu composé à partir de produits locaux, est limitée aux restaurants. Elle n’est appliquée dans l’activité banquet que lorsque le nombre de couverts est inférieur à 200. Les producteurs sont mis en avant sur la carte. Cette information suscite l’intérêt des clients et la formule, malgré un surcoût, connait le succès. Lire également :

Pour cette démarche, l’enseigne a surtout voulu ré-établir une chaine humaine et a rendu visite aux producteurs sélectionnés dans un rayon de 250 km. Les engagements portent sur des quantités « raisonnables » afin de s’affranchir des problèmes de rupture de livraison, d’une part, et d’éviter une pression vers l’intensification (éventuellement par des moyens peu respectueux de l’environnement) de la culture, d’autre part.  En matière de logistique, Jean-Luc Reymond a soulevé le problème de l’acheminement des produits provenant d’une multitude de petits producteurs et la nécessité de les inclure dans leur mode de transport général.

 

Alain Alexanian, cuisinier "durable" (Lyon), consultant, qui utilise 40 % de produits bio, ne communique pas cette information sur la carte mais constate que la qualité des mets conduit souvent les convives à l’interroger sur les produits qu’il utilise ; une occasion unique d’établir un contact « éducatif ». Alain Alexanian rappelle toutefois qu’en France, le bio ne représente que 2,5% de l’ensemble de la production agricole et qu’il existe un grand écart dans les relations de pouvoir que les restaurateurs peuvent exercer. Les grands de la restauration commerciale et collective ont évidemment un poids beaucoup plus important pour influencer les modes de production agricole dont il signale qu’ils se sont améliorés dans les 20 dernières années. Il partage ce point de vue avec Sébastien Bordas, McDonald’s, et convient également que la fidélisation est indispensable sur ce long chemin à parcourir. À cet égard, un participant rappelle l’effet désastreux des appels d’offre annuels tirés exclusivement par les prix et qui ne permettent pas aux agriculteurs de mettre en œuvre des démarches de progrès.

Adeline Cœur, Responsable Partenariats Entreprises, Association Max Havelaar France, a été  interpelée sur l’ambiguïté perçue entre les buts poursuivis par le commerce équitable et les démarches d’approvisionnement local. Pour Adeline Cœur cette ambiguïté n’existe pas car les produits issus du commerce équitable sont majoritairement des produits dont la culture n’est pas compatible avec les conditions climatiques locales de la France. À cet égard,  Max Havelaar a un discours favorable aux chaînes d’approvisionnement local lorsque les modes de production des produits s’accordent aux conditions locales sans impacts négatifs sur l’environnement. Adeline Cœur insiste aussi beaucoup sur le besoin d’éducation et sur le but ultime qui est de payer un prix décent aux producteurs où qu’ils soient.

David Gau, Genos, intervient pour mettre en avant les difficultés particulières de la logistique pour les produits alimentaires (saisonnalité, délais de péremption, chaîne du froid…) et plus particulièrement pour les produits en provenance d’une multitude de petits producteurs locaux.  Il rappelle que les solutions nécessitent une réflexion globale qui inclue toutes les possibilités de mutualisation et qui, ultimement, pose la question du conditionnement. Cette remarque a entrainé un début de discussion sur l’importance de l’emballage, générateur de place dans les véhicules utilisés pour le transport mais également générateur de déchets aujourd’hui mal gérés. Ce vaste sujet mériterait un débat à part entière.

Antoine Sauvage, directeur Développement durable chez Courtepaille, interrogé sur la problématique de la viande fait part des démarches engagées par Courtepaille mais rappelle que le cœur de l’offre de l’enseigne, bâtie autour de la viande grillée, ne peut ni facilement, ni brutalement changer. De plus, il mentionne que les démarches entreprises en interne, suite à un premier Bilan Carbone® dont les résultats sont similaires à ceux de McDonald’s en termes de postes contributeurs aux émissions de gaz à effet, se sont malgré tout focalisés en premier lieu sur les actions liées au fonctionnement de l’entreprise parce que les leviers à mettre en œuvre sont mobilisables en interne. Actionner les leviers qui impliquent les fournisseurs demande une conviction interne forte et une volonté d’agir sur le long terme.

Jean Fèvre, CCI 94 et en charge du projet Nutripole, a énoncé les objectifs de ce projet où la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Paris et Rungis se donnent pour mission de jeter les bases de l’approvisionnement futur des mégalopoles. Jean Fèvre a expliqué les limites du modèle actuel et présenté les premières pistes de réflexion, s’étant donné comme objectif de trouver les voies économiquement et éthiquement les plus favorables, c'est-à-dire sans faire porter l’effort d’économie sur le seul producteur, chainon le plus amont de la filière. Les idées de tous les participants au petit déjeuner seront les bienvenues dans le cadre de ce projet.

A lire également sur Restauration21 :

Les restaurants parisiens Starwood veulent s’engager sur le local.

https://www.restauration21.fr/restauration21/2010/04/les-restaurants-parisiens-starwood-veulent-sengager-sur-le-local.html

« La définition d’une alimentation durable serait utile non seulement pour les consommateurs mais pour la filière toute entière ».

https://www.restauration21.fr/restauration21/2010/01/-la-d%C3%A9finition-dune-alimentation-durable-serait-utile-non-seulement-pour-les-consommateurs-mais-pour.html

Approvisionnement local, nutrition et durabilité : les 3 tendances gagnantes pour 2010 selon l’américaine National Restaurant Association.

https://www.restauration21.fr/restauration21/2009/12/approvisionnement-local-nutrition-et-soutenabilit%C3%A9-les-3-tendances-gagnantes-pour-2010-selon-lam%C3%A9ric.html

Bio : La problématique de l’approvisionnement.

https://www.restauration21.fr/restauration21/2010/02/bio-la-probl%C3%A9matique-de-lapprovisionnement-.html

Une charte du DD pour les cuisiniers signée Alain Alexanian en partenariat avec le WWF.

https://www.restauration21.fr/restauration21/2009/12/une-charte-du-dd-pour-les-cuisiniers-sign%C3%A9e-alain-alexanian-en-partenariat-avec-le-wwf.html

Passer en bio en restauration collective, combien ça coûte ?

https://www.restauration21.fr/restauration21/2010/02/passer-en-bio-en-restauration-collective-combien-%C3%A7a-co%C3%BBte-.html

Des produits locaux sur les cartes… l’idée creuse son sillon à Paris.

https://www.restauration21.fr/restauration21/2010/04/des-produits-locaux-sur-les-cartes-lid%C3%A9e-creuse-son-sillon-%C3%A0-paris.html

Starbucks : 100 % de son café espresso labellisé Faire Trade / Max Havelaar au 2 mars 2010 en France et en Europe.

https://www.restauration21.fr/restauration21/2010/03/starbucks-100-de-son-caf%C3%A9-labellis%C3%A9-faire-trade-max-havelaar-au-2-mars-2010-en-france-et-en-europe.html

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