26/05/2014
En Angleterre, on mange mieux en prison qu’à l’hôpital et on gaspille moins
"Affamés à l'hôpital, mieux nourris en prison". C'est un titre volontairement percutant que la britannique Heather Hartwell a donné à son intervention lors des Rencontres annuelles de la Fondation Louis Bonduelle, le 20 mai 2014 à Paris. Mettant en parallèle la restauration en milieu hospitalier et en milieu carcéral, la professeur de l'université de Bornemouth relève que le mode de "livraison des repas et le service sont bien moins cohérents à l'hôpital qu'en prison, conduisant à d'avantage de gaspillage et de dénutrition". "Avant même d'avoir mis un pied à l'hôpital, les patients appréhendent généralement la piètre qualité des repas qui leur seront proposés" constate Heather Hartwell selon laquelle 82 000 repas par jour ont été perdus par le National Health Service, le service anglais de la santé, soit un budget de 144 M£ par an, incluant le coût des produits jetés et le temps de travail inutile.
Les observations de Heather Hartwell reposent sur une enquête réalisée sur 500 patients (dont 200 dénutris à leur admission) et dont 75 % ont perdu du poids lors de leur hospitalisation. En amont, une partie du gaspillage est imputable à l'organisation des plateaux et des chariots ainsi qu'aux diverses contraintes imposées par l'environnement hospitalier. En aval, les aliments servis froids et de mauvaise texture restent dans les assiettes. Ce sont, d'après Heather Hartwell les hôpitaux où le gaspillage est le plus élevé qui "accusent le plus difficultés à couvrir les besoins nutritionnels de leurs patients".